“Franco Fagioli est sûrement le premier contre-ténor à oser s’affronter à Arsace, l’un des rôles les plus redoutables, en termes de tessiture comme de virtuosité, qu’ait écrits Rossini pour une mezzo-contralto. Son usage de la voix de poitrine, au registre quasi barytonnant, sa maîtrise des écarts et de la colorature, sa projection dans l’aigu y réussissent plutôt bien, surtout dans les aspects héroïques du rôle.”

L’Avant-Scène Opéra

“Comme la majorité de ses confrères contre-ténors, Franco Fagioli s’est surtout illustré dans les rôles, autrefois dévolus aux castrats, de l’opéra baroque. S’il s’est déjà aventuré en Sesto de La Clemenza di Tito de Mozart (Nancy, 2014) ou en Arsace d’Aureliano in Palmira de Rossini (Martina Franca, 2011), il s’agissait toujours de rôles écrits spécifiquement pour des castrats, Bedini et Velluti respectivement. Avec son disque et sa tournée consacrés à Rossini à l’automne 2016, Franco Fagioli fit forte impression en abordant cette fois les grands airs pour mezzo-sopranos travestis. Qu’en serait-il sur l’intégralité du rôle d’Arsace et en représentation scénique ? La performance est incontestable. Franco Fagioli est probablement le seul contre-ténor à pouvoir affronter avec réussite une telle gageure. Sa technique ébouriffante, l’inouïe étendue de son ambitus, l’inhabituelle puissance de sa projection, la vélocité de la vocalise, la longueur infinie du souffle l’y autorisent.”

Resmusica

“Confier à une voix masculine le rôle d’Arsace, dévolu par Rossini à un contralto féminin – à défaut de castrat – relève également d’une approche baroque rendue seule possible par les moyens phénoménaux de Franco Fagioli. Qu’un contre-ténor, dont la projection est moindre en raison de sa technique d’émission, puisse s’emparer d’une partition si redoutable semblait mission impossible jusqu’à ce que le chanteur argentin repousse les limites de sa tessiture tant en termes de volume que de longueur et de largeur. Est-ce à dire le défi relevé ? Partiellement. L’aptitude à mixer les registres pour descendre bas et monter haut en une ligne plus ou moins confondue, le souffle indispensable pour débiter en rafale une cascade de notes sans jamais donner l’impression de respirer, l’étalage incroyable d’agilité se heurtent à des restrictions physiologiques.”

Forum Opéra

“Il en serait de même de la distribution, où Franco Fagioli s’empare du rôle d’Arsace, rôle travesti affecté par Rossini à un contralto féminin. Sa voix de contre-ténor correspond, jusque dans la colorature échevelée, servie par une tessiture égale où les éclats ne manquent pas. Une prise de rôle attendue, et qui remplit ses promesses.”

Concertclassic

“Franco Fagioli is no stranger to Nancy. His big, international breakthrough occurred here in late 212 when he caused a sensation singing Arbace in Leonardo Vinci’s countertenor-rich Artaserse. He has been back since to perform Sesto in La clemenza di Tito. Both were originally castro roles, unlike his latest venture. Rossini expressly wrote Arsace in Semiramide for a contralto, and the role now seems indelibly linked to Marliyn Horne. But Fagioli is not one to shirk a challenge… he still turned the evening into a FagioliFest, tossing off coloratura runs where every note was clear whatever the pace, without the slightest hint of sliding or smudging. He is able to swoop accurately from on high to robust, copper-bottomed chest notes. The audience was on fire from his first aria: even Horne would have been impressed.”

Opera Now